Face à la crise énergétique, de plus en plus de communes mettent en place des mesures pour limiter la consommation et ainsi faire des économies. Un exemple au centre du Val de Loire.
Début septembre, le président de la République a appelé les Français à être "du côté de l'abstinence énergétique" pour éviter la régulation cet hiver. Un besoin qui nécessite un changement de comportement, comme réduire le chauffage et la climatisation ou encore la consommation électrique quotidienne. Face à la hausse des prix de l'énergie, de nombreuses communes trouvent également des moyens de limiter les factures, comme dans le cas du Centre-Val de Loire.
Éviter l'énergie signifie-t-il réduire l'éclairage des monuments ?
C'est l'une des mesures mises en place à Tours : chaque nuit la durée de l'éclairage du patrimoine est réduite d'une heure.
Le parcours lumière, à travers lequel vous pourrez découvrir le patrimoine de l'hypercentre, se termine à 23h00 au lieu de minuit en hiver et à 01h00 en été. "On peut gagner quelques milliers d'euros avec ça", souligne l'adjoint au maire Martin Cohen, chargé de l'écologie et de la transition énergétique, dans un premier temps on cherche un petit gain si possible." Un éclairage 100% LED d'ici quelques années. Jusqu'à présent, il y a déjà des économies : à partir de 22h30, l'intensité des LED déjà installées va diminuer de 70 %, dans les anciennes installations, une ou deux lampes brûlent. "C'est déjà plus de la moitié de la consommation", précise Martin Cohen. Dans le département voisin Indre, Châteauroux a bien progressé. D'ici fin septembre, la ville devrait être 100% LED. "L'idée est de passer de 18 000 MWh à 5 000, soit une économie de 75 %", explique Tony Imbert, conseiller de la commission de la transition écologique et de la sécurité urbaine.Parallèlement, la ville installe des capteurs de lumière sur le toit de l'hôtel de ville. "Ils s'adaptent à la lumière naturelle. Ainsi, le temps d'allumage de l'éclairage public peut être calculé au plus juste", ajoute l'édile.
Est-il partiellement ou complètement éteint la nuit ?
Dans de nombreuses communes, la question de l'extinction au moins partielle de l'éclairage public se pose. Cette décision a également été prise par Beaugency Loiret, comme le rapportent nos confrères de France Bleu. La ville plonge dans le noir dans les quartiers résidentiels à partir de 23h et dans le centre-ville à partir de minuit. Mais si la mesure est mise en œuvre dans une commune de 7 00 habitants, elle est moins évidente dans une ville de 136 000 habitants, comme Tours. "Il faut pouvoir le rallumer pour les secours en cas de problème, et les standards qui existent actuellement ne nous permettent pas de le faire", note Martin Cohen.
Ces armoires seront équipées d'un système approprié au fil du temps. Pendant ce temps, trois quartiers de la ville seront testés cet hiver. "On veut pouvoir fermer des zones limitées et pertinentes. Il n'y a aucune mention d'hypercentre ou de grands axes", souligne l'élu. "Nous trouvons un équilibre entre écologie et sécurité" "Dans chaque cas, nous analysons séparément les zones où nous pourrions fermer complètement, nous ne jetons pas de traces, mais nous ne voulons pas non plus négliger la sécurité", souligne-t-il. Tony Imbert, conseiller municipal de Châteauroux. Car c'est un fait dont il faut tenir compte, estiment des associations féministes comme Osez le féminisme 37. "Nous sommes tiraillées entre l'écologie et la sécurité", regrette la présidente de l'association Mélanie Goyeau.Avant tout, il faut rééduquer les gens, repenser l'espace public et démanteler la société.
Mélanie Goyeau, présidente d'Osez le féminisme 37 Mélanie Goyeau pense qu'éteindre les lampadaires serait un problème supplémentaire concernant la précarité des femmes. "Nous devons changer les stéréotypes qui nous ont été inculqués depuis l'enfance pour changer la relation dominante." Selon lui, c'est tout l'espace public qu'il faut repenser tant du point de vue écologique que du point de vue de la place des femmes.
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